Connaissez-vous la technique Pomodoro ?

La technique Pomodoro consiste à se donner une tâche de travail et à la séquencer en périodes de 25 mn, suivies de 5 mn de pause. L’arrêt de la séquence de travail est donné par la sonnerie d’un minuteur. Au bout de 4 séquences de 25 mn, il est conseillé de prendre une pause de 15 à 20 mn. Cette méthode a été mise au point par un Italien, du nom de Francesco Cirillo. Comme il utilisait un minuteur en forme de tomate, il a tout simplement appelé sa méthode par ce nom (« pomodoro » signifie « tomate », en italien).
Dans cet article, je vous propose de voir l’utilisation que nous pouvons faire de cette méthode, dans notre travail, ainsi que les variantes que nous pouvons lui apporter.

Les avantages de la technique Pomodoro, selon son concepteur

Si vous allez sur le site de Francesco Cirillo (pomodorotechnique.com), l’auteur indique que sa méthode permet un gain de productivité accru, dans le travail, ainsi qu’une meilleure concentration. De plus, le fait de prendre régulièrement des pauses, après de courtes sessions de travail, évite la saturation.

Mon utilisation de la technique Pomodoro

J’utilisais une méthode similaire, bien avant de découvrir, sur Internet, qu’elle avait un inventeur «officiel» ! Mon idée première était de me donner des plages de temps de travail, sans avoir à vérifier l’heure sur la montre. Je fonctionnais avec des séquences de 45 mn. Aujourd’hui encore, je trouve que des plages de 25 mn sont trop courtes, dans la plupart des cas.

Les avantages de la technique Pomodoro, selon moi

Les avantages apportés par la présence d’une sonnerie

Quelle différence, me direz-vous, entre le fait de se donner un certain laps de temps de travail, puis d’arrêter par soi-même et le fait d’utiliser une sonnerie ?

Outre le fait de ne pas avoir à regarder votre montre, la sonnerie du minuteur provoque une sorte d’effet impérieux d’arrêter votre travail. Nous réagissons tout bonnement à un stimulus extérieur, qui vient interrompre notre concentration. Inversement, tant que le laps de temps imparti ne s’est pas écoulé, l’envie de faire autre chose ne se fait pas expressément sentir. Vous savez que vous pourrez faire autre chose après, à la pause, par exemple. Enfin, le fait que le temps soit décompté mécaniquement, vous donne l’impression de jouer avec : vous avez à finir ce que vous avez prévu, avant que la sonnerie retentisse.
Si vous avez des difficultés à vous concentrer ou si vous avez tendance à fonctionner en mode « multitâches », je vous conseille donc fortement d’essayer cette méthode.

Les avantages apportés par la présence de pauses régulières

Prendre des pauses régulièrement vous permet non seulement d’éviter la saturation, mais aussi de prendre du recul sur le travail que vous êtes en train de faire. Il est donc impératif de prendre de vraies pauses. Levez-vous de votre table de travail, marchez, étirez-vous, rangez la vaisselle, etc. L’important est de bouger, car une station assise prolongée n’est pas bonne pour la santé. Il est aussi essentiel de mettre votre cerveau, dans un autre mode que le mode « travail intellectuel », pour justement éviter la saturation. Je vous conseille d’utiliser aussi votre minuteur pour décompter le temps de pause, afin qu’il ne se prolonge pas !
Au retour, faites une rapide revue du travail que vous avez déjà accompli et un rapide tour d’horizon du travail que vous projetez de faire, au cours de la prochaine séquence.

Les variantes que vous pouvez apporter à la technique Pomodoro

Déterminez la durée de chacune de vos séquences

F. Cirillo utilise des plages de 25 mn (unités qu’il appelle d’ailleurs des «tomates»). En ce qui me concerne, j’utilise le plus souvent des « tomates » de 45 mn. A vous de voir ce qui vous convient le mieux ! J’ai remarqué qu’il était aussi intéressant de moduler la taille de la « tomate », en fonction du type de travail que nous avons à faire. Ainsi, je prends des grandes tomates, quand j’ai l’impression que le temps passe très vite, au cours de mon travail. C’est l’impression que j’ai, quand je fais de la programmation, pour le site. Par contre, je prends des tomates plus petites, quand le temps me paraît long à passer. Ce n’est pas que le travail soit moins intéressant, mais c’est qu’il exige des efforts intellectuels beaucoup plus poussés (par exemple, dans mon cas, lire du Husserl).

Divisez une tâche en plusieurs séquences, ou faites un seule tâche en une seule séquence

La technique Pomodoro fonctionne bien pour diviser une seule tâche de travail, en plusieurs séquences. Mais elle est aussi très efficace, pour délimiter le temps imparti pour faire une seule tâche. En effet :
– le cerveau intègre les directives que vous lui donnez, au niveau du temps à consacrer à une tâche. Il travaille donc plus efficacement, qu’en l’absence de directives temporelles.
– ce cadrage vous permet de consacrer un temps suffisant, sans y consacrer non plus trop de temps. Si vous êtes quelqu’un de perfectionniste, cette méthode vous fera gagner du temps.

Quand vous utilisez la méthode, pour diviser en plusieurs séquences un même travail, je vous conseille de bien diviser ce travail en sous-tâches précises.

Par exemple, j’ai consacré une « tomate » (de 45 mn) à faire une première esquisse de cet article, en jetant en vrac sur le papier, toutes les idées qui me venaient à l’esprit. Puis, le lendemain, j’ai consacré une autre « tomate », à rédiger le brouillon, sur une feuille. Le surlendemain, une autre « tomate » a été consacrée à taper l’article, et à apporter des modifications, dans un logiciel de traitement de texte. Enfin, dans la même journée, j’avais prévu une deuxième tomate, pour publier l’article sur le site, en y insérant les liens, et en vérifiant la mise en page. A quelques minutes près, le planning prévu a fonctionné !
Vous pouvez faire de même, pour rédiger une dissertation de philosophie, en vous fixant, comme « sous-tâches », les différentes étapes que je vous ai présentées, dans mes tutoriels.

Evitez de vous fixer un cadre trop rigide

La difficulté est de garder un certain réalisme, lorsque vous vous fixez un temps imparti, pour réaliser un travail, mais aussi une certaine souplesse. Par exemple, le temps qu’il faut pour résoudre un problème de mathématique n’est pas exactement déterminable à l’avance ! Néanmoins, je vous conseille de vous fixer un laps de temps précis, pour faire un travail de ce type, afin d’entraîner votre cerveau, à travailler « vite ». Si vous ne trouvez pas la solution, au bout d’une première séquence de travail, ne vous découragez pas, mais prenez une pause et donnez-vous une autre séquence de travail.
Par contre, vous pouvez vous fixer une durée précise, pour certaines tâches, comme vos révisions ou vos lectures régulières.

Sachez aussi travailler sans la pression de la montre ou du minuteur. La technique Pomodoro est particulièrement bien adaptée pour les tâches plutôt « mécaniques » ou entrant dans la catégorie « non urgentes, non importantes ». Par contre, elle fonctionne peut être moins bien, pour les tâches qui demandent plus de créativité. Là encore, déterminez bien dans un travail global à faire, les étapes qui sont plutôt mécaniques, de celles qui demandent plus de créativité. Fixez un cadre rigide pour les premières, mais un cadre beaucoup plus souple, pour le deuxième.

Quoiqu’il en soit, soyez bien à l’écoute de vos ressentis. L’important est que la pression de la montre agisse comme un moteur, et non comme un frein.

Conclusion

La technique Pomodoro a donc, selon moi, de nombreux atouts. Cependant, elle ne me semble pas suffire à elle seule. En effet, son efficacité est subordonnée à une condition, qui est de se fixer une tâche précise à faire ou une suite de tâches. Je consacrerai un prochain article à cette fameuse question de la liste des tâches à faire, ou « to do list ». De plus, l’efficacité de la technique Pomodoro est décuplée, si vous l’associez à une autre méthode : celle de la visualisation mentale.

Et vous, avez-vous déjà essayé la technique Pomodoro, dans votre travail ?

Bookmarquez le permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *