Les écrits des concours externes de philosophie et des concours d’entrée aux Grandes Ecoles vont commencer aux cours des prochains mois de mars et d’avril. Le travail que vous avez fourni au cours de l’année (ou des deux années) de préparation constitue le facteur essentiel de votre réussite au concours. Cependant, il est aussi important de savoir bien négocier « la dernière ligne droite » avant le jour J, et de savoir bien gérer le passage des épreuves, ainsi que la préparation de l’oral. Dans cet article je vous donne une série de conseils pour gérer le mieux possible les deux premières phases. La préparation de l’oral donnera lieu à un prochain article.
1) Deux à trois semaines avant les écrits de votre concours
1. Stoppez tout apprentissage nouveau
Ce premier conseil est difficile à suivre, parce qu’il vous semblera profitable d’utiliser votre temps de préparation jusqu’à la dernière minute (ou presque), pour apprendre de nouvelles connaissances.
Cependant, c’est un très mauvais calcul, car la difficulté d’un concours consiste à savoir mobiliser avec précision des acquis, dans des exercices de réflexion très poussés. Il est donc indispensable que vous arrêtiez tout apprentissage de connaissances, afin de réviser et de consolider celles que vous avez apprises (et oubliées) pendant l’année. Certes, mon conseil est peut-être moins évident à suivre, si vous êtes étudiant en Classes Préparatoires, que si vous êtes étudiant à l’Université (avec des horaires de cours moins chargés pendant la semaine). Quoi qu’il en soit, faites-vous un programme de révision, adapté à votre situation.
2. Continuez à vous entraîner sur des exercices de base
Par contre, il est important de ne pas arrêter votre entraînement à la réflexion. Cela tombe bien, car l’entraînement à la réflexion et la révision des connaissances sont complémentaires. Revoyez les devoirs que vous avez effectués, pendant l’année, pour relever vos points forts et vos points faibles. Ciblez, dans vos copies, vos erreurs de méthode et les connaissances que vous avez mal maîtrisées. Axez en particulier vos exercices et vos révisions sur ces points.
3. Augmentez le temps de préparation physique et psychologique
La préparation psychologique
L’approche d’un concours entraîne aussi une augmentation du stress chez beaucoup d’étudiants. Cette réaction est normale, dans la mesure où c’est tout le travail effectué sur un ou deux ans de préparation qui va se jouer sur quelques jours d’épreuves. D’un autre côté ce stress doit rester positif (à savoir, jouer un rôle d’émulation) et ne pas devenir négatif, au point de vous angoisser et de vous faire perdre vos moyens le jour du concours.
Insérez à votre emploi du temps des activités qui ont un effet relaxant (relaxation, yoga, médiation, marche).
Si vous avez décalé vos heures de sommeil, pendant l’année, pour travailler tard le soir, il est important de vous réhabituer à vous coucher tôt et à vous lever de bonne heure le matin, pour ne pas arriver complètement fatigué aux épreuves de votre concours.
La préparation physique
N’oubliez pas non plus que vous allez rester de longues heures assis(e) à composer et ce, plusieurs jours de suite. Augmentez le nombre de séances de votre sport préféré ou, si vous n’êtes pas trop sportif, faites de la marche.
2) La veille et le jour des écrits de votre concours
1. Quelques jours avant le concours
Préparez votre sac :
– les documents administratifs : papiers d’identité, convocation ;
– votre matériel d’écriture. Je vous conseille d’écrire au stylo à plume et de prévoir des cartouches et un stylo de rechange, au cas où…
– de l’eau et de quoi vous alimenter : n’oubliez pas que notre cerveau est un grand consommateur d’énergie.
Allez si possible repérer les lieux où se déroule votre concours
Cela vous permettra de réduire la peur d’être en retard, le jour J, et de bien calculer le temps qu’il vous faudra pour vous rendre à votre centre d’examen.
Renseignez-vous sur d’éventuelles grèves de transport en commun
La probabilité qu’il y ait des grèves de transport les jours où vous passez votre concours est assez faible, mais elle existe cependant. On ne vous autorisera pas à entrer dans le centre d’examen, si vous arrivez en retard, et ce, quel que soit le motif invoqué.
Renseignez-vous bien, car cela serait trop stupide de gâcher une ou deux années de préparation, pour un tel motif !
2. Les jours de passage du concours
Après chaque épreuve, ne ressassez surtout pas dans votre esprit ce que vous avez fait, ce que vous n’avez pas fait ou ce que vous auriez dû faire ! Cela ne fera qu’augmenter le doute en vous. Au contraire, focalisez-vous sur l’épreuve du jour suivant.
Ne révisez surtout pas entre les épreuves, mais allez vous aérer !
3) L’après des écrits de votre concours
Faites une pause
Je vous conseille de faire une pause pendant 3 ou 4 jours, voire une semaine, si vous en avez besoin. Cette coupure permet d’évacuer la fatigue psychique et nerveuse, accumulée lors du passage de l’écrit. Elle permet aussi à votre cerveau d’intégrer le fait qu’une étape a été franchie et qu’il vous reste à en préparer une autre.
Partez du principe que vous êtes admissible à l’oral.
Une fois votre période de repos passée, continuez à travailler vos oraux (que vous devez avoir déjà commencé à préparer en même temps que l’écrit). Vous devez faire comme si vous étiez déjà admissible, afin d’avoir toute la motivation nécessaire pour réviser. Je consacrerai prochainement un article plus détaillé à la préparation de l’oral.
Conclusion
Ne sous-estimez pas l’importance de votre préparation psychologique, au cours des semaines ou des jours qui précèdent l’écrit. Il est indispensable que vous arriviez aux épreuves avec toute la lucidité requise, pour bien analyser le sujet et ne pas répondre à côté. Ne « tirez pas sur la corde », en révisant jusqu’à la dernière minute, ou pire encore, en y passant des nuits blanches : ce ne sont pas ces quelques heures de plus qui feront la différence !
Au contraire, c’est grâce à un esprit reposé et un mental positif que vous pourrez utiliser au mieux les connaissances et les ressources qui sont en vous.
