Réussir l’oral de rattrapage en philosophie, au bac.

Les résultats de la session de juin 2015 du Baccalauréat vont bientôt être connus. Vous allez savoir si vous êtes reçu, ou malheureusement recalé dès le premier tour, ou bien si vous devez passer des épreuves de rattrapage.
Si vous vous retrouvez dans le dernier cas de figure, je vous recommande de lire cet article. Il vous apprendra sur quels critères choisir vos matières au rattrapage, en quoi consiste l’oral de rattrapage en philosophie, et comment procéder le jour J, pour le réussir.

Le principe de l’oral de rattrapage

Le principe de l’oral de rattrapage est de permettre aux candidats qui ont entre 8 et moins de 10 de moyenne générale aux épreuves du premier tour, de rattraper leurs points de retard. Pour cela, ils doivent choisir deux matières, parmi celles qu’ils ont passé à l’écrit, au premier tour. Attention, il faut bien que vous ayez passé la matière à l’écrit, au premier tour. Vous pouvez également choisir le français.

Pour vous assurez de ces modalités, vous pouvez consultez la page du site de l’Education Nationale sur le Baccalauréat général.

Les deux notes alors obtenues à l’oral de rattrapage remplacent les deux notes obtenues à l’épreuve du premier tour, si elles sont supérieures à ces dernières. Sinon, c’est la note précédente qui reste définitive. Si la différence entre les notes d’écrit et celles d’oral est positive et qu’elle permet de rattraper les points de retard, alors le candidat est reçu. Sinon, il est recalé.

Prenons deux exemples, pour bien comprendre :
Exemple 1 : imaginons un candidat en série L, qui reprenne Philosophie et Histoire-Géographie à l’oral. Ce candidat a eu 8 en Philosophie et 9 en Histoire-Géographie, à l’écrit. Imaginons qu’il ait 20 points de retard à rattraper.
A l’oral de rattrapage, il obtient 12 en Philosophie, mais 7 en Histoire-Géographie.
Il a donc rattrapé avec la Philosophie : 12-8 = 4 multiplié par le coefficient (7) : 28 points.
Par contre, la note d’Histoire-Géographie qui est gardée est celle de l’écrit : 9 (puisqu’à l’oral, il a eu une note inférieure). Mais les 28 points obtenus avec la Philosophie lui suffisent pour rattraper son retard et il sera donc admis, à l’issu de l’oral.

Exemple 2 : imaginons ce même candidat, qui obtient cette fois, 10 à l’oral, en Philosophie et 10 en Histoire-Géographie. Il rattrape donc avec la philosophie 10-8 = 2 ; multiplié par le coefficient (7) = 14 points. Et avec l’Histoire-Géographie : 10-9 = 1 point, multiplié par le coefficient (4) = 4 points.

La somme des points obtenus est de 18 points (14 + 4). Ce nombre est insuffisant pour rattraper les 20 points de retard de départ. En théorie, le candidat est refusé.

Cependant, le jury qui se réunit après l’oral peut « donner » au candidat ces deux points manquants, au vu de son dossier scolaire : si ce dernier montre que le candidat a été sérieux pendant l’année et a fourni des efforts, dans le travail.

La stratégie à adopter dans le choix des matières à repasser

Le choix des deux matières se fait, lorsque vous venez dans votre Lycée, le jour de la proclamation des résultats, chercher votre relevé de notes d’écrit. Vous avez alors très peu de temps, pour faire votre choix, surtout qu’il faut, dans un premier moment, « accuser le choc » de devoir repasser l’oral.

Ne vous laissez surtout pas abattre, par le fait de devoir repasser l’oral, ni par le nombre de points de retard que vous avez. Mais, saisissez cet oral comme une chance de vous rattraper !

Le choix des deux matières se fait selon deux paramètres :
– vos points de retard ;
– la différence entre la note que vous avez eu à l’écrit et celle que vous pouvez espérer avoir le jour de l’oral.

Autrement dit, ce ne sont pas les matières à « forts » coefficients que vous devrez forcément reprendre à l’oral.
Par exemple, supposons un candidat de série L qui a 40 points de retard à rattraper. Il a eu 8 en Philosophie à l’écrit et 5 en Histoire-Géographie. Il ne compte pas avoir plus de 9 ou 10 à l’oral de Philosophie : cette matière ne lui fera donc rattraper qu’entre 7 et 14 points. Supposons qu’en Histoire-Géographie sa note d’écrit soit un « accident » et qu’il peut espérer avoir 14 ou 15 à l’oral : cela lui fera rattraper entre 36 et 40 points !

Cette logique fait qu’il vaut mieux parfois s’être bien « planté » dans une matière (pour pouvoir rattraper beaucoup de points à l’oral), plutôt que d’avoir eu des notes homogènes dans toutes les matières qui tournent autour de 8 ou 9 !

Conseils pour l’oral de rattrapage de philosophie

La nature de l’épreuve

Vous disposez de 20 minutes pour préparer l’explication d’un passage choisi par l’examinateur, dans l’œuvre (pour les séries ES et S) ou les 2 œuvres (pour la série L) préparée(s) pendant l’année, avec votre professeur.
Vous aurez, ensuite, une vingtaine de minutes pour exposer votre explication, que vous structurerez de la manière suivante :

1. Introduction :  elle ne diffère pas de celle que vous avez l’habitude de faire pour le commentaire à l’écrit. La seule différence est qu’il vous faut commencer par situer le passage, c’est-à-dire faire un «bilan» de ce qui a été établi précédemment et montrer quel problème reste à résoudre. Ce problème constitue précisément la problématique du passage que vous exposerez ensuite, en terminant par la réponse de l’auteur et éventuellement par l’exposé du plan du passage.

2. Explication linéaire : comme pour le commentaire à l’écrit, il vous faut expliquer les idées importantes, définir les termes clefs du texte. N’hésitez pas à vous aider d’autres passages de l’œuvre ou à faire une comparaison avec les idées d’autres auteurs.

Attention : l’explication suit l’ordre du texte, mais cela ne veut pas dire que vous devez expliquer chaque phrase séparément les unes des autres. Evitez le défaut assez souvent rencontré de lire une phrase, puis de l’expliquer, puis de lire la suivante et de l’expliquer, etc. Votre explication doit bien montrer comment les idées du passage s’enchaînent les unes aux autres : aidez-vous des articulations du texte.

3. Conclusion :  récapitulez les grandes lignes de votre analyse et exposez ce qui reste à résoudre (en évoquant ce qui suit dans la même partie, et même, dans la partie suivante). Rien ne vous empêche de proposer, si besoin, quelques réserves ou critiques à propos du passage analysé.

Comment réviser l’épreuve la veille et l’avant-veille ?

Autant vous le dire tout de suite, ces deux jours seront deux jours de « bachotage » intensif ! Planifiez vos révisions, entre les deux matières. Pour la philosophie, reprenez vos notes de cours et faites vous un planning qui suive la progression du (des) texte(s). Apprenez par coeur les idées les plus importantes. Faites-vous aider par une personne de votre famille : passez des oraux « blancs » devant elle, pour vous habituer à l’oral.

Si vous avez préparé l’une des trois oeuvres suivantes, mais que, pour une raison quelconque, vous n’avez pas de cours dessus, et que vous en cherchez « désespérément » un, je me permets de vous recommander la lecture de mes livres électroniques, en vente sur Amazon :

Rappel : Il n’est pas nécessaire de posséder une liseuse pour lire un livre électronique. En effet, vous pouvez le lire sur votre ordinateur, sur votre tablette ou sur votre smartphone, en téléchargeant l’application gratuite Kindle

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Conseils à suivre, lors de l’épreuve

Conseil très important : faites bien l’exercice demandé, à savoir une explication de texte. De plus en plus fréquemment, je vois à l’oral des candidats qui n’expliquent pas le passage demandé, mais qui se limitent à faire une présentation générale de la philosophie de l’auteur du texte ! Certes, il faut bien montrer que vous avez des connaissances sur la philosophie de l’auteur, mais ces connaissances doivent être insérées, dans l’explication du passage demandé !

Vous arriverez dans la salle d’examen muni de :
– votre convocation ;
– votre carte d’identité;
– votre livret scolaire ;
– la « liste » officielle des textes préparés.
– Il est préférable aussi d’avoir un deuxième exemplaire, de l’oeuvre préparée (ou des oeuvres), à disposition de l’examinateur.

Lors de votre passage à l’oral, mettrez bien le texte à expliquer devant vous (et vos notes sur le côté). Commencez par exposer votre introduction, puis demandez à l’examinateur s’il veut que vous lisiez le texte. Si oui, lisez le de manière posée, sans vous presser, en marquant bien les articulations, de manière à montrer que vous comprenez bien ce que vous lisez. Sinon, passez directement à son explication.

Pendant votre prestation, regardez bien votre examinateur : ne restez pas la tête baissée à lire vos notes ou le regard tourné vers la fenêtre !

Il est rare que votre prestation dure les 20 minutes réglementaires. Si vous arrivez à « tenir » 10 minutes, cela sera déjà bien. Votre examinateur va donc vous posez ensuite des questions. Ne les prenez surtout pas pour des questions « pièges » ! Elles sont simplement destinées à vous permettre de creuser certains points du texte ou à donner plus directement votre avis sur eux.

Et si vous n’avez pas votre « liste officielle » ou un exemplaire de l’oeuvre avec vous ?

Il arrive que des candidats se présentent sans liste officielle ou en ayant oublié leur(s) oeuvre(s).
L’examinateur est alors tenu de suivre des consignes précises : il doit vous proposer un texte, qu’il choisit lui, parmi ceux qu’il a à sa disposition. Cependant, si vous avez vos textes, mais pas la liste officielle, l’examinateur peut considérer qu’il s’agit bien des textes préparés pendant l’année et choisir l’extrait à expliquer, parmi eux.
Par contre, si vous n’avez pas un exemplaire de votre texte, il sera obligé de vous en proposer un autre.

Ne soyez pas paniqué, mais procédez de la même manière que s’il s’agissait d’un texte à expliquer à l’écrit !
Je me souviens d’un candidat, qui avait préparé une oeuvre d’Aristote, mais qui avait oublié les exemplaires chez lui. Sans texte, pas d’explication possible ! Conformément aux consignes, je lui donne un autre texte, « classique », tiré du Contrat Social de Rousseau. Son explication est d’une qualité telle (je lui mets la note de 18) qu’on aurait cru que c’était le Contrat Social qu’il avait travaillé pendant l’année et non Aristote !

Les critères d’évaluation de l’examinateur

L’examinateur est là, pour voir si vous êtes « rattrapable » ! Autrement dit, il cherchera à vous mettre un bonne note, pourvu que vous lui montriez, pendant votre prestation, deux qualités :
– votre connaissance du texte (texte, que vous êtes censé avoir préparé et travaillé, pendant une bonne partie de l’année) ;
– votre compétence à faire une explication de texte (exercice que vous avez travaillé pendant l’année, notamment pour l’écrit).

Ainsi, les notes d’oral en philosophie, sont, dans leur très grande majorité, meilleures qu’à l’écrit. Si vous montrez à l’examinateur les deux qualités mentionnées ci-dessus, vous avez déjà une note de 12 ou 13 assurée !

Par contre, si vous venez, en montrant peu d’intérêt pour l’exercice, en commettant des erreurs grossières (par exemple, situer Platon, à l’époque de la Renaissance, comme je l’ai déjà entendu dire un jour par un candidat !), et en pataugeant sur un texte que, manifestement, vous n’avez pas travaillé, alors l’examinateur – malgré toute sa bonne volonté – ne pourra pas vous attribuer une bonne note !

Conclusion

J’espère que vous n’aurez pas besoin de passer l’oral de rattrapage et que vous obtiendrez votre précieux diplôme, dès le premier tour ! Cependant, l’expérience montre, chaque année, que des candidats doivent repasser l’oral et que la philosophie est prise comme matière de rattrapage, aussi bien par des candidats de la série L, que ES ou S ! (et quelques fois même par des candidats des séries technologiques !)

Si vous êtes dans ce cas, gardez courage et préparez du mieux que vous pouvez vos deux épreuves. Le jour de l’oral, croyez en toutes vos chances, quel que soit le nombre de points que vous aurez à rattraper !

Bon courage à vous !

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser, dans la zone de commentaires plus bas, ou sur la page « me contacter » !

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2 Comments

  1. Marques Dylan

    Bonjour, je passe mon oral de philo demain et d’après mon prof de philo je dois lire tout d’abord le texte et ensuite je dois proposer un thème, une question thématique, une thèse et enfin un plan détaillé et résume rapidement mon extrait, c’est bien ou pas ?

    • Stéphanie Martini

      Bonjour,

      Ce que votre professeur vous a conseillé de faire correspond à l’introduction. En effet, vous devez commencer par lire l’extrait, puis faire une introduction précisant :
      – ce que l’auteur a établi avant ce passage (sans remonter trop loin). Il est inutile de raconter la vie de l’auteur ou sa philosophie (erreur que l’on voit fréquemment).
      – à quelle question l’auteur répond dans ce passage. Le thème du texte sera donc indiqué dans la question : ce n’est pas la peine de le préciser, avant.
      – sa thèse à propos de la question posée.
      – selon quel « plan » l’auteur démontre sa thèse, dans le passage : attention à bien articuler les parties entre elles, pour ne pas les juxtaposer et pour montrer la progression entre chacune (utilisez des connecteurs, comme « en effet, « cependant », etc.)

      Le résumé rapide est inutile, puisque, ensuite, vous devez faire une explication du passage.

      Dans cette explication, pensez bien à définir les termes clefs du passage (en vous aidant d’autres passages de l’oeuvre étudiée) et à éviter la paraphrase (pour cela, demandez-vous pourquoi l’auteur affirme telle ou telle idée et trouvez des arguments). Reliez bien vos explications entre elles, par des transitions qui sont calquées sur la progression des idées du texte.

      Enfin, en conclusion, vous pouvez prendre du recul sur le passage, pour émettre des idées critiques ou pour comparer les thèses de l’auteur à d’autres auteurs.

      Si l’examinateur voit que vous connaissez bien votre texte, vous aurez déjà au minimum 11 ou 12.

      Je vous souhaite bon courage pour vos révisions et bonne chance, pour votre oral. Vous allez l’avoir !

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