Voici le corrigé de l’exercice du Tutoriel n°5 ,qui vous demandait de trouver des idées critiques, sur le texte de Bergson.
Faites bien l’exercice du Tutoriel n°5 , avant de lire son corrigé !
Quelques réserves sur le texte de Bergson :
1) Sur la vivacité de la conscience :
Nous pouvons rester dans l’indécision, si le choix à faire est trop difficile. Nous avons conscience des conséquences et des enjeux de notre choix. Notre conscience est donc bien vivace, à son maximum d’intensité, et pourtant, elle ne peut pas nous aider à nous décider. Nous pourrions même dire que sa trop grande présence, nous empêche de trancher, entre plusieurs possibles. En effet, elle nous rend trop attentifs aux avantages et aux inconvénients de chaque alternative. Il vaut mieux manquer parfois d’un peu de lucidité, pour pouvoir faire un choix, car nous ne pouvons, de toute manière, anticiper tous les inconvénients ou tous les obstacles. Par contre, il sera plus judicieux de rectifier notre stratégie, au moment où ces inconvénients et ces obstacles apparaîtront.
2) Sur l’absence de la conscience, dans le geste automatique :
La conscience peut aussi s’exprimer, lorsque notre corps fonctionne automatiquement. Nous pourrions même dire qu’il est nécessaire d’avoir atteint un certain automatisme, pour que notre conscience puisse librement s’exprimer. C’est le cas, par exemple, de l’interprétation musicale. Le musicien pourra interpréter un morceau à la perfection, seulement lorsque se doigts seront parvenus à bien se placer, de manière automatique. Sa conscience pourra alors diriger ses doigts, non pas pour qu’ils jouent les bonnes notes, mais pour qu’ils lui permettent d’exprimer sa sensibilité d’artiste.
Sur les moments de « crise intérieure » :
Bergson affirme que nous pouvons traverser des moments de « crise intérieure », dans lesquels notre conscience a du mal à faire un choix. Elle serait alors en proie à une intense hésitation, d’où sortirait finalement un choix : autrement dit, elle aurait décidé de réaliser une possibilité et d’éliminer les autres. Mais, comment expliquer que notre conscience finisse par sortir de notre indécision ? Pour Bergson, notre choix finirait par apparaître, comme un fruit mûr qui tombe de l’arbre. Il serait, en effet, l’expression de notre moi profond, et l’hésitation exprimerait le processus, par lequel notre moi profond essaie de « percer » de notre moi social.
Cependant, Sartre récuse une telle explication. Selon lui, la crise intérieure n’est qu’une comédie que nous jouons aux autres et à nous-mêmes : « Quand je délibère, les jeux sont faits », dit-il. Autrement dit, la décision a lieu avant la délibération (l’hésitation) et non après. La délibération consiste simplement à attendre des autres qu’ils nous confortent dans notre choix.
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