Nous avons vu dans un précédent article, comment optimiser les 20 minutes de préparation de votre colle. Une fois ce travail réalisé, il vous faut réussir votre prestation orale, en soignant à la fois la forme et le fond. Dans le présent article, je vous donne une série de conseils, à partir des qualités et des défauts que j’ai pu constater, dans les prestations des étudiants que j’interroge en colle, chaque semaine. Ne négligez aucun détail, car certains peuvent faire la différence, dans une épreuve sélective. Entraînez-vous à les mettre en pratique, au cours de l’année.
1. La forme
Parlez de manière posée (ni trop rapidement, ni trop lentement), en articulant bien et en regardant votre « colleur » ou le jury : autrement dit, évitez de fuir leur regard, en fixant votre feuille ou en regardant systématiquement sur les côtés. Parlez d’un ton naturel : si, comme je vous le conseille, vous avez rédigé sous forme de notes votre préparation (et non sous forme de phrases entières), vous devriez normalement adopter ce ton et éviter le ton de la lecture.
Votre propos doit être formulé dans une langue correcte : n’avalez pas les négations, n’utilisez pas d’abréviations et surtout évitez à tout prix des termes familiers du langage courant. Attention aussi à corriger certains tics de langage (comme la répétition de trop nombreux « euh » ou « alors »…), si vous en avez.
Je vous conseille également de parler avec entrain et non sur un ton monocorde et ennuyeux. Montrez au jury que vous avez plaisir à réfléchir (sans évidemment en faire trop !)
Ne commentez jamais ce que vous êtes en train de faire : « je vais prendre un exemple, qui est un peu bête » : c’est au jury et uniquement à lui d’apprécier ce que vous dites.
Enfin, respectez bien le délai qui vous est imparti, à savoir 10 minutes d’exposition. Je vous conseille pour cela de poser votre montre près de vos notes, pour vérifier de temps en temps l’heure.
2. Le fond
Vous devez développer, en improvisant, les notes de votre préparation. La nécessité d’improviser peut vous faire peur, surtout au début, mais dites-vous que plus vous vous lancerez tôt, dans l’année et mieux vous serez préparé. Ayez bien conscience que les colles que vous passez ne sont pas simplement des exercices sanctionnés par des notes, mais qu’elles sont aussi – et surtout – des exercices d’entraînement, destinés à vous faire acquérir les bons « réflexes ».
Nous allons maintenant passer en revue les différentes étapes de votre exposition orale :
Votre introduction
Elle doit être assez courte et aller directement à l’essentiel. Commencez naturellement, autrement dit, ne commentez pas votre travail : par exemple : « je vais commencer par définir les termes », mais commencez par la définition telle quelle ! Le mieux est de partir d’un exemple ou d’une opinion commune, pour susciter l’attention de votre auditeur. Si vous n’en trouvez pas, partez alors directement de la définition des termes et de l’analyse globale du sujet. Celle-ci devra vous mener à votre problématique et à l’annonce de votre plan.
Soignez votre annonce de plan : le « titre » des différentes parties de votre plan doit être le plus explicite possible. Ne faites pas des titres journalistiques. Vous devez également faire apparaître une progression logique entre chaque partie, pour ne pas donner l’impression de recenser différents aspects du sujet, mais bien de construire une réflexion.
Votre développement
En développant les esquisses d’idées et d’arguments trouvés, lors de votre préparation, pensez appliquer les consignes suivantes :
– Assurez vous que vos arguments et idées sont suffisamment développés : il vous faut trouver un juste équilibre entre le nombre d’idées différentes que vous aller exposer et leur développement : il ne faut pas qu’un nombre trop élevé d’idées vous empêche de bien les développer. Si c’est le cas, « élaguez » ! Inversement, si vous passez trop de temps à développer une idée, votre travail d’ensemble n’en contiendra pas suffisamment.
– Prêtez un attention particulière aux références d’auteurs : bien souvent elles sont justes esquissées. Or, il faut montrer au jury que vous connaissez les auteurs, sur lesquels vous appuyez votre réflexion. Faites également attention à ne pas être emporté par votre élan et à ne pas juxtaposer deux, voire trois auteurs à la suite. Il est plus pertinent de les intégrer dans votre propre réflexion, ou alors de critiquer un auteur par un autre.
– Soignez la transition entre les différentes parties : ne vous contentez pas d’un « dans une deuxième partie, nous allons voir que … », mais montrez rapidement les limites de ce que vous avez établi dans la partie précédente et la nécessité de poursuivre la réflexion, par une nouvelle question (qui annonce la partie suivante).
Faites une pause de quelques secondes également, soit en tournant votre feuille (il est indispensable alors d’écrire les notes des différentes parties, sur des feuilles différentes), soit en prenant le temps de faire une respiration (discrète).
Votre conclusion
Récapitulez très rapidement le cheminement de votre pensée, car l’élément essentiel de la conclusion reste la réponse que vous donnez à la question du sujet et à votre problématique (si le sujet était posé sous forme de question) ou simplement à votre problématique (si le sujet donné avait la forme d’un ou de deux concepts). Vous pouvez terminer votre conclusion par une « question d’ouverture », mais seulement si vous l’avez facilement trouvée lors de la préparation ou si elle vous est venue au cours de votre prestation orale. Ne perdez pas du temps, lors de la préparation, à trouver cette question, dont l’importance reste secondaire.
La reprise avec votre « colleur »
Votre colleur doit à la fois jouer le rôle du jury, à savoir vous poser des questions et le rôle d’un guide : corriger vos erreurs ou compléter vos propos. Au concours, la donne change quelque peu : il faut vous attendre à des questions d’approfondissement, mais également à des questions déstabilisantes !
Quoi qu’il en soit, vous n’êtes pas dans la tête des membres du jury et vous devez psychologiquement vous « blinder » : considérez que les questions que l’on vous pose sont faites avec la volonté d’approfondir ou de compléter un passage de votre prestation orale et non pour vous déstabiliser !
Conclusion
J’espère vous avoir convaincu qu’il ne suffit pas d’avoir fait une bonne préparation, pour réussir votre colle, mais que son exposition orale importe tout autant et qu’elle doit respecter certains critères.
Il se peut également que vous ayez eu des difficultés au cours de la préparation. Passez votre oral avec ce que vous avez fait, en vous montrant déterminé à faire du mieux possible. Il vous arrivera peut-être aussi de « louper » une colle. Mais cela fait aussi partie du jeu : vous pouvez avoir fait un contre-sens sur le sujet ou peut-être étiez-vous dans un jour « sans ». Dites-vous alors qu’il vaut mieux rater son oral, pendant les colles de l’année, que le jour du concours !
Dans un prochain article, je vous donnerai des méthodes, pour vous entraîner, par vous-même, aux Colles de Culture Générale.
N’hésitez pas à me laisser un message plus bas, si vous avez des questions ou si vous voulez nous faire part de votre expérience des colles de Culture Générale !
|
NOUVEAU LIVRE ELECTRONIQUE ! Stéphanie Martini : La Nature-Prépas Commerciales 2015-2016, 164 pages, 7,99 € Je l’ai spécialement conçu, pour que des étudiants d’un niveau « moyen » puissent disposer d’un outil de travail pratique, dont le but est de leur donner des connaissances claires et précises, tout en les invitant à réfléchir sur des problématiques essentielles. Le cours traite des divers champs de réflexion sur le thème, comme la technique, la science, l’art, le droit, le concept de « nature humaine », etc. Il s’appuie essentiellement sur des thèses d’auteurs philosophiques, mais aussi sur des connaissances de Culture Générale (en histoire, en art, en religion, en science et en littérature notamment). |
