Qu’est-ce qu’une définition philosophique ?
Nous avons vu que définir une chose consiste à donner l’ensemble de ses caractéristiques. Par conséquent la définition d’un terme se fait par un ensemble d’autres termes. Cependant, la définition philosophique se distingue d’une simple définition, sur deux points :
– il faut tirer des notions que vous avez repérées, dans différents champs, un concept le plus large possible. Il s’agit d’une définition qui rassemble le plus de sens (concept vient d’un verbe qui veut dire « rassembler ».)
– il faut donner à votre définition « une tournure philosophique », en utilisant des concepts philosophiques (et non des termes vagues ou qui font souvent image, au lieu de désigner quelque chose de précis)
La liste des repères du programme de Terminale (liste commune aux séries générales) vous donne un bon échantillon de concepts, qui appartiennent au vocabulaire technique de la philosophie.
Exemple de définition philosophique
Prenons la notion de résolution , travaillée dans le précédent tutoriel.
Nous avons vu qu’elle avait deux sens :
– décision ferme;
– fait de trouver une solution à un problème.
Il vous faut désormais construire un concept de la résolution, c’est-à-dire trouver le point où les deux sens se rejoignent. Dans les deux cas, la résolution a pour objet un état, une situation ou un comportement que l’on veut modifier, parce qu’il ne correspond pas à notre volonté.
Mais nous constatons également une différence majeure entre les deux sortes de résolution. En effet, la résolution d’un problème (que ce soit un problème de la vie courante ou un problème mathématique ou technique) passe par de nombreuses médiations ou étapes.
Par contre, la résolution comme décision semble impliquer qu’il suffit de se résoudre à faire quelque chose, pour la faire. Tout se passe comme si, entre notre résolution et l’action, il n’y avait pas de médiation.
Ici, je prends le repère « médiat /immédiat » pour penser la résolution.
Exercices proposés
1) Formez les concepts de :
a) force (en utilisant la distinction acte /puissance)
b) ordre (en utilisant la distinction égalité/différence)
c) spéculation (en utilisant la distinction idéal /réel)
2) Exercice récapitulatif :
Trouvez les champs opératoires, les « synonymes » et la définition conceptuelle de :
a) La distinction.
b) Le tableau.
Corrigé de l’exercice du tutoriel n°3
Distinguez entre :
a) preuve et argument
Une preuve est un élément matériel (et donc singulier) déterminant, qui sert à montrer la validité d’une affirmation, à propos de la réalité d’un fait.
Par contre, un argument est une raison générale, sur laquelle nous nous appuyons, pour montrer la validité d’une opinion ou pour justifier un comportement.
b) regret et remords.
Le regret et le remords sont des sentiments que nous ressentons lorsque nous nous remémorons certaines de nos actions (ou le fait de ne pas avoir agi) qui ont porté un préjudice matériel ou moral à autrui ou à nous-mêmes et dont nous nous estimons responsables.
Le regret témoigne du désir présent de ne pas avoir fait l’action passée, mais ne s’accompagne pas d’un sentiment culpabilité, parce que nous estimons que le tort fait à autrui n’est pas grave ou n’est pas durable.
Au contraire, le remords exprime un fort sentiment de culpabilité, vis-à-vis d’une action passée que nous nous reprochons et que nous n’arrivons pas à nous pardonner, parce que nous estimons que le tort fait à autrui est durable et non réparable.
c) principe et fondement.
Un principe est une loi générale (naturelle, juridique ou morale), de laquelle un certain nombre d’autres lois, plus particulières, peuvent être déduites. Ces lois doivent donc être en accord avec la règle générale énoncée par leur principe. Un principe est donc recherché, pour contrôler la validité de l’énoncé d’une loi particulière. Par exemple, en physique classique, toutes les lois doivent être en accord avec le principe de relativité (galiléenne) : elles doivent garder la même forme, quand on les énonce dans des référentiels différents.
Un fondement est une loi qui justifie une pratique, un état de fait ou une affirmation. Un fondement est donc recherché pour légitimer une pratique ou une affirmation, et obtenir ainsi un consensus.
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