Le sujet peut contenir un adverbe, comme « ne … que », « seulement », « nécessairement », « toujours ». Vous devez bien en tenir compte, dans votre réflexion sur le sujet, car il modifie le sens de la question posée.
Pourquoi tenir compte de l’adverbe, si le sujet en contient un ?
En effet, la question posée n’est pas exactement la même, avec ou sans cet adverbe. Comme son nom l’indique, un adverbe détermine un verbe. Par exemple, si je vous demande : « révisez-vous souvent votre cours de philosophie ? », je ne cherche pas tant à savoir si vous révisez, que si vous le faites souvent ou non ! Ainsi, la réponse « non », implique que vous révisez quelques fois ! Par contre la réponse négative à la question, sans l’adverbe, est plus tranchée.
Comment tenir compte de l’adverbe du sujet ?
Je vous conseille de montrer au correcteur que vous avez bien repéré l’adverbe et compris son sens. En effet, beaucoup de candidats font comme s’il n’existait pas, dans leur réflexion !
Voici quelques pistes pour vous aider dans l’analyse du sens d’un adverbe que vous pourrez rencontrer :
L’adverbe toujours indique d’abord une action qui se répète et qui se répète, sans exceptions. Il faudra donc vous demander ce qui peut expliquer ou justifier cette absence d’exceptions. Inversement, il faudra aussi vous demander dans quels cas et pourquoi, il peut y avoir des exceptions.
L’adverbe nécessairement semble proche de l’adverbe « toujours ». En effet, si l’action se répète sans exceptions, c’est bien qu’il doit y avoir une raison qui rend cela nécessaire.
Cependant, l’adverbe nécessairement renvoie à une raison qui est intrinsèque à l’action considérée, c’est-à-dire propre à sa nature (et non pas extérieure). Par contre, l’adverbe « toujours » peut renvoyer à une raison extérieure.
Les adverbes ne…que , seulement permettent de demander si l’attribution que l’on donne au sujet de la question est unique ou s’il y en a d’autres. Par exemple : « est-il seulement bon cuisinier ? « , ou bien peut-on aussi lui attribuer d’autres qualités ? Là encore, vous devrez réfléchir sur les raisons qui font que l’attribution est unique ou non. Si elle ne l’est pas, la question sous entend quand même que cette attribution est bien valable, mais qu’elle n’est pas la seule. Cette supposition ne se retrouve dans la simple question : « est-il bon cuisinier ? »
Exercice proposé
Vous pouvez faire cet exercice dans la zone des commentaires (ou sur la page « me contacter », si vous ne voulez pas que votre travail paraisse sur le site)
Une correction vous sera proposée, dans le Tutoriel n°5.
Montrez en quoi les adverbes des questions suivantes modifient le sens de la question :
a) Doit-on toujours « raison garder » ?
b) Désirer, est-ce nécessairement souffrir ?
c) Etre libre, est-ce n’obéir qu’à soi ?
Corrigé de l’exercice du Tutoriel n°3
Faites l’exercice du Tutoriel n°3, avant de lire la correction !
S’engager, est-ce perdre ou affirmer sa liberté ?
S’engager consiste à faire la promesse à quelqu’un ou à soi-même de dévouer sa propre personne à réaliser une action, qui suppose de sacrifier certains intérêts personnels, au nom d’une cause plus haute.
Exemples : s’engager à rembourser quelqu’un, s’engager dans l’armée, dans la politique. L’engagement du sportif.
Une personne non engagée restera indifférente à une cause ou bien ne mettra pas toute sa volonté ni toute son énergie, dans l’action qu’elle accomplit.
L’engagement à donc un rapport à notre liberté, puisque nous impliquons notre personne, nos intérêts, dans une action.
Etre raisonnable, est-ce renoncer à ses désirs ?
Renoncer à consiste à cesser de s’efforcer d’atteindre un but ou de jouir d’un état, à causes de raisons, qui peuvent être soit les obstacles, les difficultés que nous rencontrons dans le présent, soit la crainte de conséquences négatives.
Exemples : renoncer à un héritage, à une carrière politique
Ne pas renoncer revient à persister, à persévérer, c’est-à-dire à continuer à tendre notre volonté vers le but que nous nous sommes fixés.
« Renoncer à nos désirs » reviendrait alors à cesser de les satisfaire ou même à cesser de les ressentir.
L’Etat doit-il tenir compte de la morale ?
Tenir compte consiste à considérer une certaine réalité (qui peut être une situation ou le souhait de quelqu’un), comme importante, et de ce fait à l’intégrer comme paramètre, dans les décisions que nous prenons. L’importance que nous accordons à cette réalité peut reposer sur son rôle déterminant, dans la réussite de notre projet. Ou bien, elle peut lui être donnée par notre souhait de réaliser la volonté de quelqu’un d’autre ou par notre obéissance à ses exigences.
Exemples : tenir compte des remarques de quelqu’un, tenir compte de la situation particulière d’un pays, dans les décisions internationales.
« Ne pas tenir compte de » revient à ne pas inclure cette réalité, dans les paramètres de notre choix, soit par volonté de ne pas le faire, soit parce que nous ignorions l’existence de cette réalité.
La morale repose sur l’exigence de faire le bien, dans nos actions. Par contre, l’Etat vise l’efficacité dans ses actions.
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