La préparation à l’Agrégation de Philosophie – comme au CAPES – ne s’improvise pas ! J’en veux ici pour preuve :
1° les exigences des rapports de jurys : on y lit fréquemment que les candidats doivent avoir tout lu – ou presque – des auteurs au programme !
2° le constat selon lequel moins de 60% des inscrits au concours se présentent aux épreuves écrites et les terminent.
Une des composantes majeures de cette préparation est d’établir un emploi du temps de travail et de vous y astreindre, jusqu’au concours. Cet emploi du temps vous permet de fournir un travail le plus complet possible, mais aussi d’éviter la désagréable impression de « butiner » à droite et à gauche des connaissances.
Enfin, s’il peut être fastidieux à suivre à certains moments, il vous aide à ne pas vous décourager, devant la tâche à accomplir et à garder le cap, en vous indiquant notamment les étapes de votre travail.
Dans cet article, je vous aide, pas à pas, à constituer votre plan de travail, en fonction du temps dont vous disposez. Mes exemples ne sont qu’indicatifs : à vous de les adapter à votre situation personnelle.
1. Répartissez votre temps de travail entre toutes les épreuves
Comme je l’indique dans un précédent article : 10 conseils pour préparer le CAPES et l’Agrégation de Philosophie, je vous conseille vivement de travailler l’oral, dès le début de votre préparation, donc parallèlement à la préparation de l’écrit (dans des proportions évidemment plus réduites).
Par exemple, vous pouvez répartir de votre temps de travail entre l’écrit et l’oral de la manière suivante :
ECRIT : 70% ORAL : 30 %
ECRIT : Les 70% du temps de préparation total peuvent se répartir ainsi :
1ere épreuve : composition de philosophie, sans programme : 30%
2e épreuve : composition de philosophie sur programme : 20%
3e épreuve : commentaire de texte : 20%
– 1er auteur : 10%
– 2e auteur : 10%
ORAL : Les 30% du temps de préparation total peuvent se répartir ainsi :
– 1ere leçon (sur programme) : 10%
– 2e leçon (sans programme) : se prépare en même temps que la 1ere composition écrite
– Explication de texte écrit en français :10%
1er auteur : 5%
2e auteur : 5%
– Explication d’un texte écrit en langue étrangère : 10% (traduction et explication)
2. Déterminez le nombre d’heures de travail dont vous disposez, par semaine
Ensuite, il est indispensable que vous bloquiez, dans votre emploi du temps de la semaine, des heures dédiées à la préparation du concours. Soyez réalistes : ne prévoyez pas un trop grand nombre d’heures, car si vous ne les faites pas, vous culpabiliserez. Mais, en même temps, donnez la priorité absolue à cette préparation : cela implique, de « sacrifier » d’autres domaines de votre vie, comme les loisirs, tout en veillant, bien sûr, à ne jamais aller jusqu’au « burn out » ! (Je consacrerai un prochain article au problème de la saturation psychologique)
A mon sens, vu l’ampleur du programme et la difficulté du concours, un nombre – très minimaliste – de 10-12 h par semaine est requis. Une préparation entre 20 et 30 heures par semaine semble l’idéal.
Répartition sur 10 h de travail par semaine
ECRIT : 7 h
1ere épreuve : composition de philosophie, sans programme : 3 h
2e épreuve : composition de philosophie sur programme : 2 h
3e épreuve : commentaire de texte : 2h
– 1er auteur : 1 h
– 2e auteur : 1 h
ORAL : 3 h
– 1ere leçon (sur programme) : 1 h
– 2e leçon (sans programme) : se prépare en même temps que la 1ere composition écrite.
– Explication de texte écrit en français : 1 h
1er auteur : 1/2 h
2e auteur : 1/2 h
– Explication d’un texte écrit en langue étrangère : 1h
Commentaires : Cette simulation montre bien en quoi une préparation de 10 h par semaine, pour un tel concours, est vraiment minimaliste ! Une amélioration consisterait à trouver une heure en plus pour chaque auteur de l’écrit et une demie-heure en plus pour chaque auteur (en français) de l’oral.
Répartition sur 20 h de travail par semaine
ECRIT : 14 h
1ere épreuve : composition de philosophie, sans programme : 6 h
2e épreuve : composition de philosophie sur programme : 4 h
3e épreuve : commentaire de texte : 4 h
– 1er auteur : 2 h
– 2e auteur : 2 h
ORAL : 6 h
– 1ere leçon (sur programme) : 2 h
– 2e leçon (sans programme) : se prépare en même temps que la 1ere composition écrite.
– Explication de texte écrit en français : 2 h
1er auteur : 1 h
2e auteur : 1 h
– Explication d’un texte écrit en langue étrangère : 2 h
Commentaires : Cette simulation montre qu’une préparation de 20 heures par semaine vous donne de bonnes chances de réussir le concours. Son avantage réside aussi dans le fait qu’elle reste tout à fait réalisable, même si vous avez un emploi, en parallèle. Je vous propose, un peu plus bas, un exemple d’emploi du temps, qui repose sur ce volume horaire.
Répartition sur 30 h de travail par semaine
ECRIT : 21 h
1ere épreuve : composition de philosophie, sans programme : 9 h
2e épreuve : composition de philosophie sur programme : 6 h
3e épreuve : commentaire de texte : 6 h
– 1er auteur : 3 h
– 2e auteur : 3 h
ORAL :9 h
– 1ere leçon (sur programme) : 3 h
– 2e leçon (sans programme) : se prépare en même temps que la 1ere composition écrite.
– Explication de texte écrit en français : 3 h
1er auteur : 1,5 h
2e auteur : 1,5 h
– Explication d’un texte écrit en langue étrangère : 3h
Commentaires : Cette préparation est bien sûr l’idéal, mais elle reste réservée à ceux qui ont le statut d' »étudiants », à plein temps !
3. Répartissez la préparation des différentes épreuves, dans la semaine
Faut-il répartir la préparation de chaque épreuve dans la semaine ou travailler seulement un type d’épreuve, pendant une semaine, ou quelques jours, puis passer aux autres ?
L’avantage de la première est d’assurer une continuité, dans la préparation de chaque épreuve, et donc de moins oublier de connaissances, à chaque reprise. Par contre, il peut être difficile de passer d’un type de préparation à une autre, dans la même journée.
L’avantage de la deuxième méthode est de vous permettre « d’abattre » une grande quantité de travail à la fois, mais son inconvénient est de laisser un grand espace entre chaque reprise du travail (et donc plus d’oublis !)
A mon avis, le mieux est de combiner les deux méthodes. Par exemple, faire une première lecture d’une oeuvre au programme, en y consacrant quelques jours d’affilée, vous donnera davantage l’impression d’avoir avancé, plutôt que de fragmenter la lecture sur plusieurs semaines. Puis vous reviendrez à l’emploi du temps « normal », pour sa relecture et son analyse en détail.
Exemple d’emploi du temps pour 20h de travail par semaine
Cet emploi du temps est réparti sur 6 jours (le 7e est réservé au repos !), avec :
– 3 h de travail par jour (pour 5 jours);
– 5 h de travail par jour (pour 1 jour).
Lecture des abréviations : Le chiffre après « Ecrit » ou « Oral » correspond au numéro de l’épreuve. Exemple : « Ecrit,2 » : 2e composition de l’écrit ; « Oral,3 » (3e épreuve de l’oral : à savoir explication d’un texte en français).
| LUNDI | MARDI | MERCREDI | JEUDI | VENDREDI | SAMEDI | DIM. |
| Ecrit,1 (2h) | Ecrit,2 (2h) | Ecrit,3 (1h) | Ecrit,1 (2h) | Ecrit,1 (2h) | Ecrit,2 (2h) | |
| Ecrit,3 (1h) | Ecrit,3 (1h) | Ecrit,3 (1h) | ||||
| Oral,1 (1h) | Oral,2 (1h) | Oral,1 (1h) | Oral,2 (1h) | |||
| Oral,3 (1h) | Oral,3 (1h) |
Attribuez les heures de préparation de chaque épreuve à un programme de travail
Le canevas que je vous ai présenté plus haut est valable en général. Il ne vous reste plus qu’à l’adapter au programme du concours de l’année où vous le préparez (cf. le Programme de l’Agrégation externe de Philosophie 2016).
Si vous avez des remarques ou des suggestions à faire sur cet article, n’hésitez pas à poster votre commentaire, plus bas !
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