Comment éviter la saturation intellectuelle, dans la préparation aux concours ?

La préparation aux concours des Grandes Ecoles (scientifiques, littéraires et commerciales), au CAPES ou à l’Agrégation demande une quantité colossale de travail. S’il faut savoir se motiver pour fournir le travail requis, il est tout aussi important de savoir comment éviter la saturation intellectuelle. En effet, l’excès de travail peut être encore plus nuisible que son insuffisance. Dans cet article, je vous donne des conseils, pour travailler beaucoup, sans risquer de tomber dans la saturation.

Qu’est-ce que la saturation intellectuelle ?

Au sens physique du terme, on dit qu’un liquide ou un gaz est saturé, quand il n’est plus en état d’absorber un autre corps. De même, au sens figuré, la saturation désigne l’état psychologique d’une personne, qui se retrouve dans l’incapacité de continuer à faire un travail ou bien qui continue à le faire, mais ou sans y porter un réel intérêt.

Il existe deux manières de réagir à un état de saturation intellectuelle :
1) Stopper brutalement l’activité qui l’induit : l’étudiant abandonne sa préparation au concours ou ses études.
2) Ou tomber, au contraire, dans une boulimie de travail : l’étudiant continue son travail, mais de manière « automatique », parce qu’il est surmené intellectuellement. Il travaille plus pour se donner bonne conscience que par réelle envie et motivation. Dans les cas extrêmes, cet état peut même gravement perturber le sommeil et l’appétit.

Comment éviter la saturation intellectuelle ?

A mon sens, les solutions à mettre en oeuvre reposent sur deux paramètres :

1) elles doivent faire le compromis entre une quantité de travail insuffisante (laquelle permet, à coup sûr, d’éviter la saturation, mais diminue les chances de réussite au concours !) et une quantité exagérée de travail (laquelle augmente les risques de saturation et du même coup, l’échec au concours).

2) elles prennent pour modèle de la saturation, le sommeil. En effet, nous savons que le sommeil est provoqué par l’accumulation dans le cerveau, au cours de la journée, d’une molécule. La phase de sommeil permet d’évacuer cette molécule, et le cycle recommence la journée suivante. Selon moi, la saturation fonctionne de la même manière : la fatigue intellectuelle s’accumule au fur et à mesure du travail fourni. Il faut donc trouver les moyens de l’évacuer et de faire en sorte qu’elle s’accumule le moins vite possible !

C’est pourquoi je vous propose les solutions suivantes :

1. Fractionnez votre travail

Fractionner le travail, en prenant de courtes pauses, entre chaque phase, permet d’éviter à la fatigue intellectuelle de s’accumuler. Si vous voulez marcher pendant 20 km, sans vous arrêter, il est peu probable que vous y arriviez, car au bout d’un certain nombre de kilomètres, la fatigue musculaire vous empêchera de continuer. Par contre, il existe un moyen très simple de réaliser cette distance : la fractionner en étapes de quelques kilomètres, et prendre un temps de repos entre chaque, pour évacuer la fatigue musculaire.

A mon sens, c’est exactement ce qu’il faut faire avec le travail intellectuel. Pour vous aider, je vous recommande la technique Pomodoro. Elle consiste à vous donner un temps de travail précis (par exemple, 45 minutes) et à décompter le temps par un minuteur. La sonnerie joue le rôle d’un déclencheur réflexe : vous savez que vous devez vous arrêter et prendre une pause (de 5 à 10 minutes).

Cette technique permet d’enchaîner un grand nombre d’heures de travail sur une même tâche, tout en évitant la saturation. C’est ainsi que je procède pour la correction des copies du baccalauréat .

2. Variez votre travail

La saturation peut aussi provenir d’un sentiment de monotonie, dans le travail. La solution consiste alors à apporter de la variété, non seulement dans les matières que vous travaillez, mais aussi dans le type de tâche intellectuelle que vous faites.

Si vous préparez les concours d’entrée aux Grandes Ecoles, la variété est tout simplement apportée par les différentes matières. Par contre, si vous préparez le CAPES ou l’Agrégation, vous ne travaillez qu’une seule discipline, mais dans des « spécialités » différentes (comme les thèmes ou les auteurs).

Ensuite, vous pouvez faire varier la manière dont vous travaillez chaque matière, thème ou auteur. Voici la liste (non exhaustive) des différents types de travaux que vous pouvez faire :
– lire globalement un texte, pour en prendre connaissance ;
– lire un texte dans le détail, en surlignant les passages importants;
– prendre des notes sur un texte;
– faire une fiche de lecture ;
– faire une carte heuristique ;
– réfléchir à une question ou à une difficulté ;
– rédiger une dissertation, une explication de texte, un résumé de texte.
– apprendre par coeur des connaissances nouvelles;
– réviser des connaissances anciennes, etc.

Vous avez donc tout intérêt, au cours d’une même journée, à faire varier votre travail, selon ces deux paramètres.
De même, vous pouvez vous fixer un programme particulier, selon les jours de la semaine. De toute façon, il est certain que vous ne pouvez pas travailler toutes vos matières, tous les jours !

3. Faites le bilan de la progression de votre travail

L’état de saturation peut aussi être produit par le sentiment que votre travail n’avance pas. Il est donc important, à la fin de la journée ou de la semaine, de faire le bilan du travail que vous avez accompli, afin de bien prendre conscience de sa progression. Rappelez-vous aussi que cette progression n’est pas linéaire : vous atteindrez des « paliers », pendant lesquels il vous faudra persévérer !

4. Pratiquez régulièrement des activités physiques

Certes, il est important de prendre des pauses régulières et de varier la manière dont vous travaillez, mais cela reste toujours du travail intellectuel ! Or, le moyen le plus efficace pour évacuer la fatigue intellectuelle et donc éviter, à la longue, la saturation, est de pratiquer régulièrement des activités physiques.

Outre le bénéfice de vous « changer complètement les idées », ces activités permettent de contrebalancer les effets négatifs du travail sédentaire. En effet, des études ont montré que rester en position assise, plusieurs heures de suite, était très mauvais pour la circulation sanguine et donc pour la santé. Selon certaines études, les personnes qui restent assises plus longtemps que les autres, voient leur espérance de vie diminuée ! De plus, le travail de lecture et d’écriture malmène notre dos : nous ne prenons pas toujours la bonne position, ce qui provoque des tensions musculaires dans le cou et le dos. A la longue, ces tensions peuvent provoquer des douleurs.

Et puis, quand vous êtes fatigué de faire du sport, vous pouvez vous reposer … en retournant à votre travail intellectuel !

5. Faites de la méditation

Sur les bienfaits de la pratique de la méditation sur le travail intellectuel, mais aussi sur notre vie quotidienne, je vous renvoie à mon article : Quatre bonnes raisons de pratiquer la méditation.

6. Prenez régulièrement des vraies périodes de repos intellectuel

C’est peut-être l’un des pièges les plus fréquents : croire que les périodes de vacances sont du temps de perdu, pour la préparation aux concours. Bien au contraire, ces périodes vous permettent de « repartir frais et dispos » et à nouveau motivé. De plus, elles permettent à votre cerveau d’intégrer vraiment les connaissances, car il n’est plus obligé de jongler avec les nouvelles que vous lui apportez.

Il reste à savoir quelle est la durée optimale de ces vacances. Une semaine – dix jours – me semblent un bon compromis, pour que vous puissiez vraiment avoir le temps de vous reposer, sans toutefois perdre vos acquis.

Conclusion

Se lancer dans la préparation d’un Concours est une tâche captivante, mais qui peut parfois trop le devenir. Misez davantage sur la qualité de votre travail, que sur la quantité ! Certes j’ai montré, dans un précédent article, sur la préparation à l’Agrégation externe de Philosophie , qu’un nombre minimal d’heures par semaine était indispensable, si vous vouliez mettre toutes les chances de votre côté.
Cependant, veillez bien au moindre « symptôme » de saturation intellectuelle et ralentissez le rythme si vous sentez les premiers signes arriver !

Livres pour préparer les concours

Vous cherchez des ouvrages pour préparer au mieux vos concours ? Alors je vous recommande ma collection : « Entraînement à la dissertation philosophique pour les concours (CAPES, Agrégation, ENS) ». Le tome 1 vient de paraître :

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Cet ouvrage est le tome 1 d’une série consacrée à l’Entraînement à la dissertation philosophique pour les concours du CAPES et de l’Agrégation de Philosophie, ainsi que pour l’épreuve de la dissertation philosophique à l’entrée des Ecoles Normales Supérieures.

Dans ce tome 1, j’ai recensé un grand nombre de remarques, de critiques et de conseils que vous pouvez trouver, de manière dispersée, dans les différents rapports des jurys des concours, mentionnés ci-dessus. Je les ai classés, selon différentes thématiques : analyse du sujet, travail de définition, utilisation de références d’auteurs, d’exemples, problématisation, introduction, plan et conclusion.

Cette synthèse vous permettra de connaître exactement quelles sont les principales règles à respecter pour réussir une dissertation philosophique, dans les concours du supérieur. Les tomes suivants vous permettront de mettre en pratique ces règles et de travailler les difficultés propres à chaque thématique, à l’aide d’exercices et de programmes de lecture.

Pour une présentation générale de la collection, consultez mon article Publications pour préparer le CAPES et l’Agrégation de Philosophie.

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