La correction des copies : comment être efficace ?

J’ai déjà exposé, dans des articles précédents, les grands traits de la méthode que j’utilise pour corriger les copies au cours de l’année ( Ma méthode pour corriger les copies pendant l’année), ainsi qu’au Baccalauréat (Ma méthode pour corriger les copies au Baccalauréat). Pour ne pas en rester à des considérations purement théoriques, je vous présente, dans cet article, un cas concret tout récent, puisqu’il s’agit de la correction d’un paquet de copies que j’ai effectué vendredi dernier.

1. Analyse d’un cas concret de correction

J’ai ramassé les copies trois jours avant, à l’issue d’un devoir en classe de 2 heures, fait par une classe de Terminale S. Sur 32 élèves, 26 ont pris la dissertation (je demande de faire un plan détaillé) et 6 ont pris le commentaire de texte (je donne le texte entier, en demandant de rédiger l’introduction, puis de n’expliquer qu’une partie du texte). Les copies font en moyenne entre 3 et 5 pages, 4 pour la plupart.

J’ai l’habitude de rendre les copies une semaine après avoir donné le devoir. Je dispose, pour mon temps de correction, d’un voyage de 3 h 40 en train. C’est donc le moment propice pour corriger mes copies. En effet, la semaine prochaine, ce sont encore trois devoirs à corriger qui m’attendent. Je décide de commencer par le sujet qui a été pris en majorité et donc de corriger les 26 plans détaillés de dissertation.

Je me prépare psychologiquement à corriger environ 10 copies par heure. En réalité, je vais déborder un peu d’environ un quart d’heure, mais le principe est de ne pas lever le nez, tant que 10 copies n’ont pas été corrigées. Ensuite, je prévois 10 minutes de pose (qui en réalité vont se transformer en 15 minutes), pendant lesquelles je regarde le paysage. Faire passer l’esprit d’un travail intellectuel à un état de simple contemplation permet d’éviter la saturation.

A chaque fois que j’ai fini une copie, je note l’heure sur un petit carnet :

correction_copie_mesure_du_temps

Comme vous pouvez le constater, il m’a fallu environ 3 heures pour corriger les 26 copies (entrecoupées de deux poses d’une durée totale de 30 minutes).

Noter l’heure permet de rester concentré. Il ne s’agit pas de faire la course : je conçois l’exercice de correction plutôt comme une épreuve de fond et non comme un sprint ! Mais d’un autre côté, il ne s’agit pas non plus de traîner en rêvassant ou en pensant à autre chose …

Diviser les copies par paquets de dix aide aussi à tenir sur le long terme. Sur le plan psychologique, les dix premières sont assez faciles à corriger : ce sont les dix suivantes qui sont les moins évidentes. Mais une fois les vingt passées, les six dernières ne sont plus qu’un jeu d’enfant !

2. Mes conseils, si vous avez des difficulté à corriger vos copies

Je ne peux pas dire que j’adore corriger des copies, ni que je déteste le faire. Souvent, c’est le facteur du nombre des copies (plus de trente), qui me freine. Voici quelques « trucs » que j’utilise, pour éviter la procrastination :

1. Trouver le bon moment pour corriger, au ressenti

Outre le fait que je m’impose un délai de correction très court (une semaine), je détermine le moment où je dois corriger mes paquets, au ressenti. Je passe mentalement en revue mes disponibilités des jours suivants et je vois à quel moment j’aurai le plus envie de corriger. Par exemple, pour le paquet de copies que je viens de prendre en exemple, ma première option était d’en corriger environ 6 par jour, du jeudi au lundi. Puis, l’option d’une correction presque complète du paquet, pendant mon trajet en train, s’est présentée et s’est avérée pour moi beaucoup plus motivante que la première.

Ainsi, je vous conseille de jauger les différentes options qui s’offrent à vous et de ressentir littéralement quels sont leurs effets sur votre motivation, en procédant par élimination. N’attendez surtout pas le « dernier moment », ni le moment où vous aurez vraiment envie de corriger. Mais éliminez plutôt les moments où vous aurez le moins envie de le faire !

Le principe du ressenti est selon moi beaucoup plus performant que le principe du « dernier délai ». Si vous vous y prenez toujours au dernier moment pour corriger vos copies, faute de motivation suffisante, essayez cette stratégie. Certes, nous éprouvons une certaine satisfaction à repousser la correction au lendemain, mais je trouve que la satisfaction d’avoir accompli un travail qui n’est plus à faire est beaucoup plus gratifiante !

2. Se donner une stratégie de correction et s’y tenir

Une fois que vous avez déterminé quand et comment vous aller corriger (tout le paquet d’affilée ou seulement une partie), respectez votre plan initial. Dans mon exemple, j’ai ressenti une résistance entre la 15 et la 20e copie, mais ma motivation était assez forte, pour ne pas m’arrêter : je savais très bien que cette résistance aller passer.

En effet, quand on corrige des copies, il faut savoir que le plus difficile est de s’y mettre et qu’il y aura « un creux » vers le milieu du paquet. Cependant, passés ces deux moments difficiles, la correction s’avère assez aisée.

Si vous avez tendance à baisser les bras entre les copies et à vous laisser distraire par ce qui vous entoure, alors je vous conseille d’aller corriger dans un environnement qui est le moins propice aux distractions.

Conclusion

Si vous commencez dans le métier d’enseignant, alors je vous conseille de prendre des bonnes habitudes de correction. Il n’y a pas de méthode universelle – celle que j’utilise n’est qu’un exemple, car chacun corrige en fonction de son tempérament. Mais l’important, selon moi, est de ne jamais avoir le sentiment d’être débordé par les paquets de copie.

Dans un prochain article, je montrerai comment des techniques de PNL peuvent aussi être utilisées, pour nous motiver à corriger les copies ou plus largement à faire quelque chose que nous avons tendance à repousser à plus tard.

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