Tutoriel n°12 (Dissertation/Terminale) Les cinq erreurs à éviter dans une dissertation de philosophie

Après trois mois d’apprentissage de la méthode de la dissertation de philosophie, où en êtes-vous ? Avez-vous bien acquis les règles du jeu ou faites-vous encore des erreurs qui pèsent lourdement sur vos notes ?

Dans cet article, je présente les cinq erreurs fréquemment commises et vous indique comment les éviter. Si vous faites certaines d’entre elles, je vous engage à les corriger le plus tôt possible, en suivant les conseils que je vous donne et en lisant ou en relisant les tutoriels qui vous montrent quelles sont les bonnes méthodes à appliquer à la place !

Après avoir lu cet article, rédigez une fiche sur laquelle vous noterez les erreurs que vous commettez et ce qu’il faut faire à la place. Relisez régulièrement cette fiche et notamment la veille d’un devoir et même cinq minutes avant de le commencer !

Pour constituer cette fiche, vous pouvez vous aider des consignes que je donne dans l’article Comment changer vos mauvaises habitudes de méthode.

1) Réciter le cours ou une partie du cours, au lieu de bâtir une réflexion sur la question posée.

Les copies qui récitent un cours se présentent souvent sous deux formes :

– forme la plus grave : toute la copie n’est qu’une récitation de cours sur l’une des notions ou plusieurs notions en jeu dans le sujet.

Faites-vous des copies de ce genre ? Pour ne plus refaire cette erreur, identifiez-en d’abord la raison :

Première raison
– vous ne savez pas que vous avez le droit et même que vous devez donner votre opinion, tout au long d’une dissertation de philosophie, à condition bien sûr que vos idées soient argumentées. Tous les ans, beaucoup de mes élèves sont déconcertés par cette règle du jeu, parce que dans d’autres matières, ils on reçu la consigne de rester neutres, dans leur dissertation.

La solution :
Dites-vous bien que les règles du jeu sont différentes, selon les matières ! Pensez à ce qui se pratique en sport : un rugbyman qui ferait un match de basket se ferait siffler par l’arbitre, s’il se mettait à courir avec la balle dans les mains, sans la faire rebondir !

Deuxième raison
– vous n’osez pas donner et défendre votre opinion, de peur de ne pas maîtriser votre réflexion ou d’avoir une mauvaise note, au cas où le correcteur serait d’un avis différent du vôtre. Vous préférez réciter votre cours, pour bien montrer que vous l’avez appris.

La solution :
Là encore, votre point de vue repose sur un préjugé, qu’il vous faut remplacer par l’idée suivante : le correcteur ne note pas l’avis que vous défendez, mais la manière dont vous élaborez et construisez votre réflexion, ainsi que la manière dont vous argumentez vos idées.

– forme la moins grave : des paragraphes entiers de la copie récitent une partie d’un cours, qui n’a pas de rapport direct avec le traitement de la question posée.

La solution :
Avez-vous tendance à commettre cette erreur dans vos copies ? Pour votre prochain devoir, ayez le réflexe de faire le tri dans vos connaissances. Posez vous deux questions :
– cette connaissance, tirée de mon cours, est- elle bien utile, pour traiter du sujet ?
– convient-il bien de la mettre à ce moment précis de la réflexion et non à un autre ?

2) Le traitement du sujet est déséquilibré, au profit d’une notion du sujet

Beaucoup d’élèves, en lisant l’énoncé de la question, repèrent bien sur quelle notion du programme elle porte, notamment si cette notion est le sujet grammatical de la question. Seulement, ils foncent tête baissée, en faisant de longs développement sur cette notion et en laissant trop de côté les autres termes du sujet et notamment le verbe de la question.

La solution :
Si vous êtes dans le même cas, dites-vous bien que tous les termes de l’énoncé sont importants et pas seulement le sujet de la question. Accordez un égal traitement aux notions, en ce qui concerne leur définition et leur analyse. Et pensez impérativement à analyser le verbe, parce que c’est lui qui vous donne le sens de la question posée ! (cf. Tutoriel n° 3). Comme, il n’y aura pas beaucoup de candidats qui se donnent la peine de le faire, le jour du baccalauréat, je peux vous assurer que cet effort de votre part fera une impression très positive sur le correcteur !

3) Les différentes notions sont bien traitées, mais dans des parties différentes

Cette erreur de plan est assez fréquente, quand le sujet croise deux notions au programme. Le candidat récite tout ce qu’il sait sur la première notion, en première partie, fait de même pour la deuxième notion, en deuxième partie, puis répond vaguement à la question, dans la troisième. Une telle manière de procéder est à proscrire absolument, car elle retarde beaucoup trop la réflexion sur le sujet. Vous ne passez qu’un tiers du développement à répondre à la question posée !

La solution
La réflexion sur le sujet doit commencer dès la première partie, après avoir, dans les tous premiers paragraphes, défini les notions clefs du sujet (ou du moins donné l’un de leur sens possible). Revoyez bien les consignes données, dans les Tutoriels n°7 et n°8, consacrés au plan de la dissertation de philosophie.

4) La copie cumule des exemples ou leur donne une place trop grande

Les différentes raisons possibles
– Vous ne partez pas d’une problématique ;
– Vous n’avez pas bâti de plan ;
– Vous n’avez pas recherché suffisamment d’idées et d’arguments pour la réflexion.

La solution :
Il faut absolument partir d’une problématique et constituer un plan détaillé, contenant suffisamment d’idées et d’arguments, avant de vous mettre à rédiger votre copie.

Relisez bien le Tutoriel n°10 , qui vous indique à quoi servent les exemples, dans une dissertation, et comment les traiter.

Si vous avez tendance à rédiger des exemples trop longs, écrivez-les comme vous avez l’habitude de le faire, sur votre brouillon. Dans un deuxième temps, résumez le plus possible, la partie « récit » et développez le plus possible la partie « analyse ».

5) La copie indique une bonne problématique, en introduction, mais ne la suit pas dans la réflexion

Ces copies sont assez rares, mais toujours déconcertantes, quand on les rencontre. En effet, trouver la problématique est considéré comme l’une des tâches les plus difficiles de la dissertation de philosophie. Pourquoi n’exploitez-vous pas le fil conducteur que vous venez de trouver à votre réflexion ?

La solution
Si vous faites ce genre d’erreur, je vous donne trois conseils à suivre :
– écrivez votre problématique sur une feuille de brouillon à part, pour la garder en évidence sous vos yeux, tout le long de votre réflexion.
– demandez-vous si chaque idée que vous développez vous permet de faire avancer votre réflexion sur cette problématique .
– indiquez explicitement, dans chaque paragraphe de transition de votre développement, la réponse – provisoire – que vous donnez à votre problématique, à ce moment-là de votre réflexion.

Conclusion

Reprenez vos dissertations et lisez attentivement les commentaires de votre professeur, dans la marge et au début de la copie. Repérez les erreurs que vous faites, relisez les tutoriels que je vous indique et conditionnez-vous mentalement (en constituant la petite fiche dont je vous ai parlé, plus haut), à ne plus refaire les mêmes erreurs, dans votre prochaine dissertation !

Je vous conseille également de lire l’article Apprendre de ses erreurs.

Mettez en application les conseils que je vous donne et tenez-moi au courant de leurs effets !

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