La méditation est une pratique très simple, au sens où elle ne demande pas de grands moyens matériels : un coussin pour s’asseoir – ou même une chaise – et un endroit au calme suffisent. Par contre, la pratique en elle-même n’est pas évidente au premier abord, car elle consiste à rester assis, sans bouger, et en calmant le plus possible le flux de nos pensées.
Dans cet article, je vous présente les bénéfices que la méditation peut nous apporter, dans notre vie de tous les jours, mais aussi pour notre travail intellectuel (que nous soyons élève, étudiant ou enseignant). Il existe différentes « écoles » et formes de méditations et je vous parlerai ici de la méditation zen que je pratique (en tout amateurisme).
Avant d’examiner les quatre bonnes raisons pour lesquelles je vous conseille de faire de la méditation, je vous présente très rapidement en quoi consiste la pratique, afin de dissiper quelques équivoques fréquentes sur la question.
Comment pratiquer ?
Le principe de la méditation est de calmer notre mental, qui dirige nos pensées et fait bouger notre corps.
Les principes de base
L’assise : rester assis sans bouger
La posture fondamentale consiste à s’asseoir en tailleur, sur le bord d’un coussin. Les personnes plus entraînées prennent la posture en demi-lotus ou même en lotus. Cependant, si vous n’avez pas les hanches très souples ou si vous avez des problèmes de genoux, d’autres assises sont possibles :
– à califourchon sur un gros coussin, posé sur la tranche;
– ou tout simplement sur une chaise, le dos bien droit.
Le principe est de ne pas bouger et de rester les yeux mis-clos, en regardant devant vous, vers le bas.
Au début vous ressentirez certainement de l’inconfort physique (mal de dos, fourmis dans les jambes, si vous êtes assis en tailleur), mais cela devrait passer rapidement.
Le mental : arriver au calme
La méditation est souvent caricaturée au fait de ne « penser à rien » et par là même critiquée : il est impossible de ne penser à rien !
Certes, c’est peut-être ce que les moines bouddhistes arrivent à faire, après de longues années de pratique, en méditant de nombreuses heures par jour. A notre niveau, des pensées surviennent mais, comme il est dit dans une belle formule, il faut « les laisser passer comme des nuages ».
Quelques conseils pour les débutants
Comment faire pour « laisser passer les pensées, comme des nuages » ?
Ne pas s’accrocher à ses pensées est une chose, mais cela ne doit pas aboutir à les faire défiler ! C’est pour cette raison que les différentes pratiques de méditation conseillent de se concentrer sur quelque chose :
– visualiser une image mentale (la mer, le ciel, par exemple) ;
– se concentrer sur un détail du sol, du mur ;
– se concentrer sur la respiration;
– se concentrer sur une partie du corps (la respiration dans le ventre, le redressement du dos, etc…)
– compter (à l’endroit ou à l’envers);
– écouter le silence (si si !)
Une astuce efficace consiste à vous concentrer sur la « partie » entre le cerveau et la boîte crânienne : la sensation à ce niveau, bloque littéralement le flux de pensées !
Vous verrez qu’au bout d’un moment les pensées décrochent, même si ce n’est que pour un court instant.
Le temps de pratique
Commencez par des plages de 5 minutes (une le soir et une autre le matin). Augmentez ensuite progressivement la durée, mais sans vous l’imposer. Soyez à l’écoute de vos ressentis : quand vous sentez que le moment est venu d’augmenter la durée d’une séance, faites-le ! L’idéal, à mon sens, est d’arriver à faire 20 minutes d’affilée.
Pourquoi pratiquer ?
1ere raison : méditer le matin permet de ne pas tomber dans la précipitation
Quand nous nous réveillons le matin, notre pensée est immédiatement happée par notre tâche de la journée : se préparer pour aller au Lycée ou à l’Université ! Se lever, pour méditer ne serait-ce que 5 minutes permet de prendre du temps pour soi et donc d’être mieux à même d’en donner aux autres, aux cours des multiples sollicitations de la journée.
2e raison : méditer le soir constitue une excellente transition entre la veille et le sommeil
De même, méditer (ne serait-ce là encore que 5 minutes) le soir, juste avant d’aller dormir, permet de se poser, de faire le vide et de ne pas passer directement de l’écran d’ordinateur ou de la télévision à la phase d’endormissement. Bref, créez votre « écran » personnel !
3e raison : méditer a des effets bénéfiques sur nos réactions
Après une certaine période d’entraînement, vous vous apercevrez que méditer permet de prendre du recul, face aux situations de la vie quotidienne qui nous contrarient. En effet, des études ont montré que la méditation calme le système sympathique et sollicite le système parasympathique.
4e raison : méditer améliore les performances du travail intellectuel
Nous en venons à la dernière raison, qui nous intéresse directement ici : l’effet de la méditation sur le travail intellectuel et en particulier sur la réflexion philosophique.
Méditer revient à reposer notre mental, mais en retour, ce repos le rend plus efficace. Des études sur les moines bouddhistes ont montré que, pendant la méditation, leur cerveau émet des ondes différentes de celles de l’état de veille.
Ce « repos » permet :
– d’évacuer la fatigue psychique et nerveuse, due au travail, aux devoirs à faire et aux examens. A ce sujet, vous pouvez également consulter mon article : Comment éviter la saturation intellectuelle dans la préparation aux concours.
– de se concentrer plus facilement;
– d’avoir l’esprit plus « vif » : les idées viennent plus facilement et plus souvent au bon moment.
– de canaliser nos pensées. En effet, pendant la méditation, nous empêchons notre mental de s’éparpiller sur toutes sortes de pensées. Or, le principe de la réflexion philosophique est semblable : certes, il s’agit de travailler sur un certain nombre d’idées, mais en prenant le temps de les examiner et en évitant de procéder par simple association d’idées.
Conclusion
Je vous conseille donc d’essayer progressivement la méditation. Commencez par exemple, pendant une période de vacances, à installer une habitude matin et soir.
Comme cette pratique consiste à rester immobile et que nous passons déjà de longues heures assis, je vous conseille de l’associer à d’autres activités plus dynamiques :
– au yoga. Voir à ce sujet mon article : 5 bonnes raisons de pratiquer le yoga.
– à des sports.
Vous expérimenterez alors la différence entre « être stressé » et « être dynamique ». Autrement dit, vous arriverez à faire les choses rapidement et efficacement, tout en gardant l’esprit tranquille, mais alerte.
N’achetez pas des « aides » (musiques transcendantes ou casques spéciaux, censés vous faire méditer, « comme un moine zen » ….), qui à mon sens ne servent à rien.
Par contre, si vous souhaitez approfondir le sujet, je vous conseille deux livres très intéressants :
– Richard Hanson : Le cerveau de Bouddha (éd. Pocket). Ce livre traite des effets de la méditation sur notre cerveau et en particulier sur la gestion de nos émotions.
– Hénépola Gunaratana : Méditer au quotidien (éd. Marabout). Ce livre est une présentation très bien documentée et très facile d’accès sur la méditation Vipassana, qui consiste à focaliser le mental, sur la respiration.