Dans un précédent article, je vous ai montré en quoi la Programmation Neuro Linguistique nous aide à mieux réussir nos objectifs. Je vais vous présenter ici un outil d’analyse très utilisé, en PNL : les « métaprogrammes ». Nous verrons comment leur connaissance peuvent vous permettre de progresser en philosophie. Si vous êtes enseignant, cette connaissance vous permettra de mieux comprendre pourquoi certains de vos élèves ou étudiants n’arrivent pas à appliquer vos consignes de méthode.
Mon étude sera appliquée à la philosophie, mais elle est généralisable – en l’adaptant un peu – aux autres matières !
1) Qu’est-ce qu’un « métaprogramme », en PNL ?
Nos métaprogrammes correspondent à nos manières de nous représenter la réalité, de nous décider, de nous motiver et d’agir. Lorsque nous nous retrouvons dans des situations semblables, nous avons tendance à appliquer inconsciemment les mêmes métaprogrammes.
Prenons, tout de suite, deux exemples, pour bien comprendre :
1er exemple : Quand vous devez faire un choix, suivez-vous finalement l’avis de quelqu’un ou vous décidez-vous, en fonction de votre propre opinion ? Dans le premier cas, on dit, en PNL, que vous êtes en « référence externe », alors que dans le deuxième cas, vous êtes en « référence interne ».
Bien évidemment, ces critères de choix ne sont pas toujours les mêmes. Ainsi, vous pouvez être en référence externe, lorsque vous avez à choisir quel film vous irez voir au cinéma, avec vos amis, mais être en référence interne, lorsqu’il s’agit de faire des choix pour votre orientation.
2e exemple : Aimez-vous passer vos vacances toujours au même endroit ou préférez-vous à chaque fois découvrir un nouveau lieu ? Dans le premier cas, votre métaprogramme dominant est la « similitude », dans le deuxième cas, c’est la « différence » (en ce qui concerne votre lieu de vacances !)
Nos métaprogrammes ne sont ni bons, ni mauvais, en eux-mêmes. Mais, certains sont mieux adaptés à une situation, à la réussite d’une tâche ou à un métier particulier. Ainsi, nous avons un métaprogramme qui centre notre attention plutôt sur les personnes, plutôt sur les choses ou plutôt sur les actions. Il est évident que, pour bien faire leur métier, une hôtesse ou un garçon de café devront être centrés plutôt sur les personnes que sur les choses !
2) Vous servir de certains de vos métaprogrammes, pour améliorer vos résultats
Vous l’aurez sûrement déjà compris, certains de nos métaprogrammes sont plus adaptés que d’autres aux exigences demandées, en philosophie et dans le travail scolaire en général.
Je vous propose donc maintenant de nous intéresser à huit de vos métaprogrammes, qu’il me semble pertinent de connaître, pour votre réussite scolaire.
Attention ! Par souci de concision, je poserai des questions sous la forme : « êtes-vous … ? « . Mais, bien entendu, je ne réduis pas l’identité d’une persone à ses métaprogrammes ! De plus, nous avons vu qu’ils étaient différents, selon les situations.
1) Etes-vous « global » ou « spécifique » ?
Explication de ce métaprogramme
Une personne « globale » s’intéresse à la réalité dans sa globalité et aime la présenter de manière générale, sans donner trop de détails. Par contre, une personne « spécifique » s’intéresse aux détails de ce qu’elle perçoit et aura tendance à raconter ce qu’elle a fait ou ce qu’elle a vu, de manière très précise.
Comment l’utiliser en philosophie ?
Pour réussir un devoir de philosophie – que ce soit la dissertation ou le commentaire de texte- , il vous faut être « global » et « spécifique » !
En effet, pour faire une réflexion cohérente et progressive, vous devez avoir une bonne vision d’ensemble de votre travail. Cette vision globale se retrouve, notamment, dans la constitution du « plan détaillé » (cf. Tutoriel n°7 et Tutoriel n°8, à venir)
Cependant, dans la rédaction même de vos idées, vous devrez être « spécifique » : argumenter suffisamment vos idées, analyser en profondeur vos exemples, et définir de manière très précise les notions du sujet.
2) Etes-vous en « référence interne » ou en « référence externe » ?
Explication de ce métaprogramme
Comme nous l’avons vu précédemment, certaines personnes ont besoin de se baser sur l’opinion des autres, pour prendre une décision ou agir (elles sont alors en « référence externe »), alors que d’autres n’ont pas besoin d’un avis extérieur (elles sont alors en « référence interne »).
Comment l’utiliser en philosophie ?
Pour réussir, en philosophie, et dans tout apprentissage en général, il est préférable d’être, au début de l’apprentissage, en référence « externe », afin de pouvoir bien connaître, comprendre et appliquer les consignes de méthode que vous donnent vos enseignants.
Ensuite, quand vous aurez acquis une certaine aisance dans la forme de votre réflexion, il faudra vous placer en « référence interne », au niveau de son contenu. En effet, c’est bien votre propre opinion que l’on vous demande d’exprimer, dans une dissertation (à condition qu’elle soit argumentée).
3) Quel est votre canal de conviction ?
Explication de ce métaprogramme
Etes-vous convaincu de la vérité d’une information, si vous la voyez, si vous l’entendez ou si vous la lisez ? Par exemple, vous fiez-vous plutôt à la presse écrite ou au journal télévisé ? Nous avons tous un canal de conviction dominant : la vue, l’ouïe ou même le toucher, quand nous voulons nous assurer que quelque chose existe bel et bien !
Le nombre de fois où l’information doit être perçue, pour que nous en soyons convaincus, dépend aussi de chacun. Une seule fois vous suffit-elle, ou bien deux, trois, ou même davantage ?
Comment l’utiliser en philosophie ?
L’apprentissage scolaire de la philosophie se fait surtout par les canaux visuel (par la lecture de textes, de corrigés de devoir, de consignes de méthodologie) et auditif (vous écoutez les cours de votre professeur).
Repérez quel est votre canal dominant et utilisez-le de préférence. Pour le visuel, vous pouvez être plus à l’aise, pour comprendre ou mémoriser, soit avec l’écrit, soit avec les images et les schémas. Dans ce dernier cas, je vous conseille de faire et d’utiliser des cartes heuristiques .
Repérez aussi le nombre de fois dont vous avez besoin, pour bien être convaincu de la justesse de l’information que vous recevez ou pour bien la comprendre ! Il est également important de savoir quelles sont vos propres croyances, parce qu’elles peuvent vous bloquer, pour admettre une nouvelle information qui les contredit. Ainsi, je constate que beaucoup d’élèves arrivent en Terminale, en étant étonnés qu’ils puissent donner leur propre avis, dans une dissertation de philosophie !
4) Etes-vous « procédurier » ou « optionnel » ?
Explication de ce métaprogramme
Quelqu’un qui est procédurier dans un domaine sera inflexible sur les règles à respecter et sur l’ordre dans lesquels il faut les mettre en pratique. Par contre, quelqu’un qui est « optionnel », se permettra volontiers de ne pas respecter des règles qu’il juge secondaires ou ne suivra pas nécessairement leur ordre d’application prescrit.
Ainsi, observez-vous en train de faire gâteau ou autre chose : mettez-vous exactement tous les ingrédients, au gramme près, et dans l’ordre exact conseillé par la recette ? Ou supprimez vous un ingrédient ? en rajoutez-vous un autre ? réduisez-vous le poids d’un ingrédient et augmentez-vous la dose d’un autre ?
Comment l’utiliser en philosophie ?
En philosophie, il vaut mieux être, au début de votre apprentissage, procédurier, autrement dit « scolaire », afin d’apprendre à appliquer les règles de méthode. Mais, il faut introduire progressivement de la souplesse, pour ne pas vous bloquer sur des points moins importants.
Ainsi, il y a des des points de méthode, sur lesquels vous devez être procéduriers : présence d’une problématique et définitions des termes, dans une dissertation, par exemple. Par contre, vous pouvez être optionnels vis-à-vis d’autres points de méthode : annonce du plan de la dissertation à la fin de l’introduction ou pas.
5) Etes-vous « proactif » ou « réactif » ?
Explication de ce métaprogramme
Une personne « réactive » aura tendance à agir en réaction à une situation, donc en fonction des autres. Par contre, une personne « proactive » anticipera les résultats qu’elle veut atteindre et se donnera ainsi davantage les moyens de réussir.
Comment utiliser ce métaprogramme en philosophie ?
Il est beaucoup plus avantageux pour vous d’être proactif que réactif, dans vos études. En effet, si vous êtes plutôt réactif, c’est que vous manquez de motivation : vous vous décidez à travailler, parce que vous avez de mauvaises notes ou vous vous mettez à réviser seulement parce que vous avez un contrôle.
A l’inverse, si vous êtes proactif, vous relisez et travaillez vos cours régulièrement, vous posez des questions à vos professeurs quand vous n’avez pas compris, et vous préparez bien à l’avance vos devoirs. Votre état d’esprit et votre comportement reposent sur un forte motivation et vous permet d’aller puiser dans toutes vos ressources.
6) Quels sont vos critères d’évaluation ?
Explication de ce métaprogramme
Nos critères d’évaluation nous permettent de juger une chose, une personne ou une action. Par exemple, certaines personnes vont juger qu’un plat est réussi, selon des critères qui seront différents pour d’autres.
Comment l’utiliser en philosophie ?
Identifiez les critères qui vous permettent de juger, si vous travaillez bien, à la fois en qualité et en quantité. A partir de quels nombre d’heures jugez-vous que vous avez bien travaillé ? Est-ce 1 heure par jour, 2 heures ou 8 heures ? Vérifiez ensuite, si votre critère est réaliste : est-il en adéquation avec vos résultats ? En faites-vous trop ou pas assez ?
Ensuite, repérez quels sont les critères qui vous permettent de savoir si vous avez réussi votre dissertation ou votre explication de texte. Sont-ils en adéquation avec les règles de la méthode de l’exercice ? Par exemple, l’un de mes élèves, déçu par sa note de philosophie au baccalauréat, était venu, après les résultats, m’assurer qu’il avait fait une bonne dissertation, parce qu’il avait écrit huit pages : est-ce un bon critère d’évaluation, selon vous ?
7) Quels sont vos opérateurs modaux ?
Explication de ce métaprogramme
Que vous dites-vous, quand vous allez faire quelque chose : « je dois… », « il faut… » ou bien « j’ai envie de … « , « je veux …. »? Un opérateur modal, comme « je dois », exprime le sentiment d’une contrainte que nous avons à subir. Or, en général, nous sommes davantage motivés par la recherche du plaisir, d’un intérêt pour nous, que par la contrainte.
Comment l’utiliser en philosophie ?
Il est bien sûr préférable de vous motiver par vos propres choix, plutôt que par des contraintes extérieures. Commencez par remplacer les affirmations « je dois », par « je veux ». Par exemple, au lieu de vous dire : « je dois réviser mon cours de philosophie » dites-vous : « je veux réviser mon cours de philosophie ».
Au début, cela vous paraîtra un peu étrange. Mais, cette formulation vous permettra de trouver une raison à ce que vous faites, qui vous motive vraiment. Par exemple : « Je veux réviser mon cours de philosophie, pour réussir mon devoir en classe. »
8) Quel est le ressort de votre motivation : rechercher ou éviter ?
Explication de ce métaprogramme
Nous faisons une action, soit pour éviter de subir quelque chose que nous considérons comme négatif, soit pour chercher à atteindre un but que nous estimons être positif. L’évitement peut être un bon facteur de motivation, notamment quand elle joue sur la peur d’un risque important. Par exemple, vous ne fumez pas, pour éviter d’avoir de graves maladies. Mais la recherche est quand même plus constructive : vous ne pas fumez pas, pour garder la forme. En effet, cette recherche implique que vous faites sûrement aussi autre chose : par exemple, de l’exercice régulièrement.
Comment l’utiliser en philosophie ?
Qu’est-ce qui vous motive le plus pour travailler : éviter les mauvaises notes ou, au contraire, avoir de bonnes notes ? L’évitement de la mauvaise note donnera sûrement un résultat moins bon que la recherche de la bonne note. Comme je vous le conseille dans l’article comment progresser dans vos résultats scolaires ? , commencez par vous fixer des objectifs réalistes, pour progresser petit à petit.
3) Utilisez les métaprogrammes dans votre vie de tous les jours
Entraînez-vous d’abord à repérer ces métaprogrammes, chez les autres ou dans des personnages de roman ou de film. Attention, cependant, à ne pas classer trop rapidement la personne dans une catégorie : « elle est .. ». Dites-vous plutôt que, dans telle situation ou dans tel domaine, elle a comme métaprogramme : la similitude, la référence interne ou la réactivité, par exemple.
Connaître vos métaprogrammes et ceux des autres vous sera aussi très utile, dans la vie courante . En effet, une telle connaissance vous permettra, entre autre :
– d’être plus facilement tolérant, par rapport à un comportement qui peut vous paraître surprenant. Vous vous apercevrez que c’est souvent parce qu’un tel comportement repose sur un métaprogramme contraire au vôtre.
– de savoir comment vous servir de métaprogrammes opposés chez différentes personnes, pour construire une complémentarité entre chacun.
A vous de jouer ! Vous pouvez m’envoyer, dans la zone des commentaires, des questions sur les métaprogrammes ou me donner votre retour sur expérience !